MIDEM oblige, les majors mettent la pression sur les vilains internautes qui ne pensent qu’à voler de la musique au lieu de dépenser leurs sous dans les magasins de disques ou en ligne… Ce n’est même plus flippant, ni drôle, sauf quand les couloirs de la station Bastille sont recouverts d’affiches incitant les mélomanes à downloader légalement les belles chansons de Garou, Zazie, Véronique Sanson et autres Tragédie.
(Tu l’as dit, bouffi)
Comme le souligne Mattoo, la baseline même de la campagne est une invitation au détournement : Téléchargez-nous légalement, clament les artistes, et d’un coup de crayon magique, ils appellent tout juste à ce qu’on les télécharge également. Le rappel à l’ordre devient imploration : consommez-nous !
Mais au fond, même pour pas un rond, qui veut du Calogéro sur son disque dur ?
Quoi qu’il en soit, cette campagne marche bien, puisqu’elle suscite commentaires en ligne et graffiti en noir : comme on me l’a appris à mon premier ou deuxième cours de publicité, il vaudra toujours mieux qu’on parle de ta campagne plutôt que de celle de ton voisin. Même si c’est pour qu’on dise du mal de toi ou qu’on se foute de ta gueule, qui n’aurait pas eu l’honneur de passer au zapping des nazes à la Nouvelle Star.
Ce n’est pas Pascal Nègre qui dira le contraire, il nous a aussi fait la leçon dans Libé lundi dernier. Il mérite bien un NRJ Music Award de la Schizophrénie, tiens…
Dans la médiasphère en plein épanouissement virtuel, on finit par adorer les détester.
Alors pour fêter ça (et playpause part vraiment dans tous les sens), la musique d’aujourd’hui est extraite d’un CD acheté pour 3 petits euros, dans un magasin de la rue du Faubourg Saint-Denis, entre le DVD pirate d’un obscur chef d’oeuvre de Bollywood et une canette de jus de mangue. Disco Dancer, s’appelle le film : ce n’est pas vraiment écoutable, mais chargé de citations de tubes disco, dont l’inoubliable Video Killed The Radio Stars (ne cherche pas, cette reprise est absente du morceau en ligne).
Donc tu écoutes un pressage illégal de musique de film dont les producteurs n’ont probablement jamais versé une roupie aux ayants droits, mis en ligne sous forme d’un douteux mp3, dans la zone grise du web, tolérée mais pas vraiment bien vue…
Ca s’appelle faire de la provoc’.
Gratuite.
Billboards on the parisian underground: Téléchargez-nous légalement (Download us legally) claim a bunch of mainstream artists. And when a funny commuter hides only one letter with a black marker, it reads Téléchargez-nous également (Download us egally)…
I am a Disco Dancer, taken from a bootleg pressing of a Bollywood soundtrack that pays homage to disco hits. And I’m pretty sure that the producers of this movie never paid the original copyright owners for the quotation of their songs.
So now, you can sing with me Internet killed the Video Stars.
Vijay (Disco Dancer OST) – I am a Disco Dancer