Fea Fairy

Année du Brésil : tant qu'à se gaver de samba, autant que ce soit de la bonne... Pas eu de retour jusqu’à présent sur la sélection de RADIOLALA2, mais j’espère bien, cher lecteur, qui tu t’es laissé toucher par la chanson numéro 11. Un « lala » qui vient de bien profond dans la gorge, plein de rage et de désespoir, d’amour et d’âme brésilienne, de saudade pour être exact…
Elza Soares, c’est une grande dame de la chanson brasiliera, un personnage larger than life, un destin terrible : née dans une favela de Rio de Janeiro en 1937, mère à 12 ans, veuve à 18, mariée à Mané Garrincha (si comme moi tu connais peu l’histoire du football, sache que c’est une icône, ce monsieur) dont elle a eu un fils, Garrinchinha, joueur de foot mort itou… Une vie pas franchement long-fleuve-tranquille qu’elle a raconté dans son autobiographie Cantando para não enlouquecer (Chanter pour ne pas devenir folle) : la mulata (métisse) a vécu du Brésil en Italie, luttant pour la reconnaissance des noirs et soutenant les mouvements politico-culturels gauchistes des années 70.
Son genre, c’est la samba. Mais, vedette dès les années 60, elle s’est entourée des plus grands compositeurs et arrangeurs pour faire de sa discographie une mine d’or, où la samba flirte avec la bossa nova (Sambossa, 1963), avec le tropicalisme, la MPB, le rock brésilien des années 80 et les musiques électroniques dans les années 90/2000.
Toujours vivante, de plus en plus liftée-décolletée… Elza… Je veux vieillir aussi bien que ta voix.

Pay attention to song number 11 in RADIOLALA2 program: Pranto livre, the beautiful torch canção performed by Elza Soares.
The kids call her fea (ugly) and her fate is quite extraordinary: mother at 12, widow at 18, she also married Mané Garrincha, Brazil’s second best soccer player, with whom she had a child, Garrinchinha, who died in 1986… From her story, she wrote Cantando para não enlouquecer (Singing to keep from going insane): she has hardly ever stopped singing since the 60’s, going through different styles, from samba to electronic music.
Made Embaixatriz do Samba by the Brazilian Popular Music Council in 1972, with her glittery costumes, diva poses and heart-throbbing songs, she also became a gay icon in Brazil in the late 80’s. I’m gay, but I like men, she even declared once… She was even awarded Singer of the Millenium by the BBC in 2000.
Recorded in 1967, Antonico is taken from Elza, Miltinho e Samba, the first of a three albums series, on which she covered samba classics with another over-popular sambista, Miltinho. On this song, she fervently begs Saint Anthony to help a friend of hers, in a witty tone, full of hope and generosity.
Fea, but a nice girl, in the end.

Elza Soares – Antonico