Ca te met une petite claque. C’est le genre de trucs qui arrive parfois : tu entends une chanson, tu la reconnais, tu sais que tu l’aimes, d’ailleurs tu peux fredonner la suite, tu as déjà de l’avance sur cette morveuse qui doit avoir dix ans de moins que toi, qui ne savait même pas que cet air avait été composé quand, à toi, ça te fichait déjà des frissons. Alors tu chantonnes, mais il y a un truc qui ne colle pas, c’est quoi cette adaptation ? Les paroles… Ca parle de quoi, cette chanson, déjà ? Qu’est-ce qu’elle te raconte, la petite Kayna ? T’es pas celui que j’voulais. Mais c’est pas du tout ça… Quand ça te revient, tu te dis « merde, je vieillis » ou bien « ohlà, je suis fatigué ce soir ». Quand même, Donny Hathaway, ça s’oublie pas comme ça. Ben oui, mais c’est pas de ta faute, c’est celle de Kayna, qui t’a embrouillé très fort, qui t’a chanté avec sa voix de chatte le texte qu’elle a griffé sur celui d’Al Kooper. Peut-être qu’elle ne comprend pas l’anglais, Kayna, ou peut-être que c’est une vicieuse. En tout cas, cette chanson, I love you more than you’ll ever know, elle lui fait dire le contraire. Ah, ouais, ça te joue des tours, la vie. Tu crois que c’est pour toujours, que c’est plus fort que tout, et puis, non, c’est pas ce que tu croyais… Tellement pas que t’as pas compris du premier coup qu’elle te parlait de son père, lâche et absent. Elle t’a bien eu.
Words bring strange feelings. The song you can hear below is has an odd effect on me. Originally written by Al Kooper, first performed by prog blues band Blood, Sweat & Tears, made famous by Donny Hathaway, it was adapted by French r’n’b sensation Kayna Samet. Doesn’t she understand English ? The French lyrics she wrote to this song express the exact contrary to I love you more than you’ll ever know: « you aren’t the one I wanted », she sings in the chorus.
Feminism and blues music match, she flipped the song upside down. She answers to the guy who, in the original version, usually sings that he could do anything for his girl. And in the end, you understand that she’s not complaining about a disappointing lover, she’s disgusted by her absent and irresponsible father. Generations clash.
I’m quite happy that a French chick is finally shutting Christina Aguilera’s mouth, who was invited by Herbie Hancock to cover another Donny Hathaway standard, A song for you, on his last album, Possibilities. Why the hell did he pick the dirrty singer? Too much throat, too many shouts… Hopefully, when her voice lowers on the second part of the track, Herbie’s piano saves it. Wicked girls don’t always win over experienced men.
(I lost the original source for the top image… Contact me if you want to be credited, congratulated for your work and linked here)
Kayna Samet – Celui que j’voulais