Divas-gations matinales… Alors que Jill Scott illumine mes soirées depuis une semaine avec son interprétation naïve et savoureuse de Mma Precious Ramotswe dans la série The No. 1 Ladies’ Detective Agency, je me suis réveillé ce matin avec Erykah Badu en tête, et son bien-nommé Honey sucrant ma cervelle engourdie.
Une vraie diva, celle-là. Du genre à arriver deux heures en retard à son concert. Elle nous a dit « Désolée, le bus s’est perdu ». Tu parles, il oublié de configurer son GPS, le chauffeur du bus avant de faire New York-Montréal, ou alors il n’a pas vu le panneau « Vieux Port » ?
Justement, c’est ça, une vraie diva. Elle te raconte des craques pour se faire mousser, elle te fait poireauter (enfin, c’est The Roots, en première partie, qui avaient assuré l’attente musicale pendant tout ce temps, bravo les gars, c’était mieux que « Les Quatre Saisons » en boucle), elle fait des mines, prend la pose, arrange son chapeau entre les chansons… Mais quand elle chante, attention, tu te tais, tu es cloué, tellement elle est en place.
La preuve, sur ce live où elle rend visite à son ex, Common, pour caler un freestyle dont elle a le secret. A part quelques fausses notes en début d’intervention, elle est impeccable, et surtout, elle retourne le plublic en sa faveur.
C’était son année, 2008, à la Badu. Nouvel album, vachement bien, nouveau bébé (né en 2009) et signature avec Tom Ford pour personifier son nouveau parfum. D’ailleurs, je ne sais toujours pas s’il y a un jeu de mots, une ironie, derrière ce contrat ou si c’est juste une coïncidence de faire appel à une artiste qui revendique ses racines africaines, donc noires, pour la promotion de White Patchouli.
Pendant ce temps, lu ce matin, Yelle a signé une chanson pour le nouveau gel douche de Dove. Et t’invite à faire du air guitar de bouche avec elle (ils appellent ça du « lipdub », mais en fait, c’est un faux-ami barbare qui veut dire « playback » en web 2.0). On a les contrats qu’on mérite…
She has grace and power, she has the groove and the soul, she impersonates afro-american feminism and political consciousness… Erykah Badu is a true diva, someone who can be 2 hours late at her own show and yet make you forget that your feet hurt for standing too long…
Such a professional that she commands her band and background singers with a single fingersnap. I guess it takes hours of rehearsals to reach this level of stage perfection. She has them break down when she wants, stops the instrumentation, twists her own songs. Soulful & playful.
She’s not just a perfectly clocked singing machine, she’s not just a good performer. She is a diva. She is herself. She probably doesn’t act on stage she way she is in real life, but she has something so true and so generous that you can’t resist.
When New Amerykah Part One: 4th World War was released, I remember reading an article her where she explained how dumb she was technology-wise, until her son introduced her to it. Until then, she would call her own answering machine to sing new melodies that came to her mind. Clever.
It doesn’t take millions of producers, auto-tune filters and overheard samples to make real good black music. It doesn’t take bullshitty references to God, Jesus, the Lord or whatever to be a spiritual and inspired artist. A tribute to her friend and producer J-Dilla, the track Telephone is the deepest, strangest song I’ve heard in a long time. And it haunts me everytime I hear it. Rihanna can stay where she is, on the victims side, in the flock of exploited songstresses… Alongside Jill Scott, Badu is the greatest soul singer of this era. Motown, her label, is lucky to have her.
Listen to this remix of her 2008 hit Honey, a sticky & sweet homage to classic soul as shown in the video. Super cool DJ Day has perfectly brought together Badu’s vocals and a jazzy-groovy feeling to the track that suit her sugalicious vibe.
Erykah Badu – Honey (DJ Day remix)
Faut pas faire de disques avec Michaël Youn,
regarde Obispo : même aux Enfoirés, ils n’en veulent plus !
(Photo by Julien Lavigne)