Ce soir, au lieu d’aller boire des coups dans les bars, écoutez France Culture.
Au programme de l’émission Surpris par la nuit réalisée par mon ami Pierow : H comme… Bernard Heidsieck.
Ce monsieur, héritier du champagne du même nom, est un artiste très étrange, fondateur de la poésie sonore ou poésie action, faite de déclamations, collages, détournements, déviations, altérations sonores… Dès la fin des années 50, il a anticipé le rap, le slam et le sampling. Ce n’est pas de la musique, c’est de la poésie, vraiment, basée sur le texte passé au filtre du magnétophone, sur les techniques d’enregistrement, sur le clash des sens, sur le rythme.
La parallèle du jour, donc, c’est le nouveau single de Snoop, Drop it like it’s hot, également rythmé à la bouche sur une nouvelle bonne idée des Neptunes. Claquer sa langue pour scander une chanson, c’est un truc vieux comme le monde, et dans ce morceau, ça tourne sévère.
Un des plus beaux clips du moment aussi, réalisé par le prodige Paul Hunter, jeune con qui s’est autrefois amusé à filmer Erykah Badu en femme de ménage et qui a réalisé le splendide spot Freestyle pour Nike. On s’en souvient encore.
Comme quoi, on peut toujours relier un californien de 26 ans, réalisateur de vidéos promotionnelles pour les daubes de J.Lo, à une dynastie française, symbole du luxe et de l’art de vivre, de surcroît génitrice d’un des poètes les plus fous du XXe siècle.
If you want to discover one of the most innovative poets of the 20th century, listen to public radio France Culture broadcast Surpris par la nuit (online streaming available here, this program is directed by my friend Pierow).
Heir of Heidsick champagne lineage, Bernard Heidsick is a banker but also a founder of poésie sonore or poésie action. Collages, sound design, recording on a Revox A 700, reading the dictionnary, sampling radio news : he started doing all that from the late 50’s, anticipating rap and its techniques, slam and its artistic position.
Quite naturally, this leads to Snoop‘s new single, Drop it like it’s hot, also based on oral rhythmic samples. Who has never clicked their tongue to someone else’s song? The Neptunes recycle this idea to build the track and director Paul Hunter follows the movement. Everyone on screen can be seen miming (lip-syncing…) the rhythm loop. I love this video, beautiful black and white that emphasizes Snoop’s good looks and Pharrell’s sexy humor.
Somewhat, French bourgeois and American nerds/jerks are not so different. They just don’t look the same.
Bernard Heidsieck – (Morceaux choisis) Piste 1