Toute la journée elle fait non, non, non, non
Personne ne lui a jamais appris
Qu’on pouvait dire oui…
(image taken from Just Mens Magazines)
Luna – La poupée qui fait non
Toute la journée elle fait non, non, non, non
Personne ne lui a jamais appris
Qu’on pouvait dire oui…
(image taken from Just Mens Magazines)
Luna – La poupée qui fait non
01. Hot Butter – Mah-Na-Mah-Na / 02. Dario Moreno – Me Voy Pal Pueblo / 03. Björk – Isobel (Deodato mix) / 04. Vanessa Paradis – La La La Song / 05. Karrin Allyson – Moanin’ / 06. Dougie Fresh & Slick Rick – La Di Da Di / 07. Tokyo No.1 Soul Set – Tasogare ’95 ~ Taiyou No Kisetsu / 08. Jorge Aragão – Alvará (ão vivo) / 09. Maria Montell – Imens Hun Sang (Di Da Di) / 10. Intuit – O Preguiçoso / 11. Serge Gainsbourg – Les Sambassadeurs / 12. Lio – Le Banana Split / 13. Captain Comatose – $100 (version française featuring So) / 14. Green Velvet – La La Land
(image taken from x-ray picture gallery)
En vrac, et parce que je me prends un peu pour Georges Perec, parfois, une liste non raisonnée de choses que je tenais à te dire :
Still worrying about the result of the French referendum on the Treaty establishing a Constitution for Europe… It feels like we’re back in November ’04, when the rest of the world wanted John Kerry to be president and the US citizens finally chose the worst they could, George W. Bush. The debate should be about what is good for us, not what we are angry for… The funny thing with this campaign have been the silly declarations by our Prime Minister, petty and unpopular Jean-Pierre Raffarin, and the comebacks of political veterans (yet wise), caricatured on the image above.
As an illustration to the French hesitation, I picked up this tune, Si Si No No, performed by Machito and his Afro-Cuban orchestra, among which her sister and vocalist Graciella. A song about a girl who says YES when she means « stop », who says NO when she wants more… Sassy and funny, it could have made it for the upcoming RADIOLALA – EPISODE III!
(image by Sardon, taken from Libération)
Machito and his Afro-Cuban orchestra – Si Si No No
Chacune travaille à son échelle : à Shakira les charts et tabloïds du monde entier, à Victoria Abril de personnifier la culture ibérique au pays du fromage. Après Arielle Dombasle dans le rôle de la cocotte cubaine pré-revolución, l’actrice d’Almodóvar vient de sortir Putcheros do Brasil, album consacré comme son nom l’indique à la musique brésilienne. Vite écouté, l’opus révèle très vite ses limites, les éternelles Aguas de Março, la 87455ème reprise de Tu verras version bossa nova, la voix de Victoria noyée dans une réverb que même Mylène Farmer n’ose plus, faux feeling desafinado de chanteuse possédée par ses interprétations…
Elle roule les « r » quand elle parle espagnol, quand elle parle français aussi, alors, bien sûr, elle est bien placée pour chanter en portugais. Ca doit être ça, le pitch.
Je préfère sa chanson de 1999 (décidément, tu vas finir par croire, lecteur, que je préfère la musique du siècle, voire du millénaire, précédent alors que pas du tout) au générique de Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, navet by Charlotte de Turckheim avec Alain Bashung. Là, c’est la version instru, mais on l’entend quand même un peu… juste ce qu’il faut.
Victoria Abril is kind of the French Shakira: she embodies the whole concept of latin culture in the French entertainment system. She’s divertida and shameless as an ex-movida icon should be, she’s caliente (=friendly and sexy at the same time) and she perfectly rolls her r’s. That’s why she decided to record a Brazil album, Putcheros do Brasil. Don’t bother, it’s not worth it unless you’ve never heard bossa nova classics, like Agua de beber and Mais que nada, sung off key.
Yet she has a certain raunchy raucousness in her voice that sounds pretty and that perfectly fits the very Spanish Luna Negra, recorded in 1999 for the soundtrack of a very bad French comedy, Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs.
And in the end, this chick must have a terrible taste because all her her records display horrible pictures of herself, cheesy styling and first grade sleeve design. Or no taste at all, which, for an artist, is quite a flaw…
(original image taken from the National Optical Astronomy Observatory)
Victoria Abril – Luna Negra (instrumental)
Cette chanson, Verbo Carne, me rappelle un des meilleurs moments de ma vie. Pas lié à des circonstances exceptionnelles, mais à un état, momentané, de plénitude que j’ai rarement ressenti : à l’ombre alors qu’il faisait chaud, buvant une délicieuse tisane glacée alors que j’avais soif, à l’abri d’une cour intérieure alors que je revenais d’une excursion chaotique dans les grands espaces de la Valle de la Luna.
Ce n’est pas souvent que je te raconte ma vie sur Playpause, mais là, je suis obligé de te dire pourquoi j’aime la musique de Gustavo Cerati, alors que je crains pour son intégrité artistique à quelques semaines de la sortie de Fijación oral, le nouvel album de Shakira auquel l’ex-leader de Soda Stereo a collaboré. D’ailleurs, je n’ai rien contre Shakira, elle est toute gentille. Et après s’être langoureusement roulée dans la boue pour le clip de Whenever Wherever, elle a la délicatesse de se tartiner de cambouis dans le clip de La Tortura, qui porte, malgré tout ce que je viens d’écrire, bien son nom.
Tout ça pour te dire que le tsunami latino n’a pas de frontières : fatiguée d’avoir à représenter toute seule le star system hispanisant à l’échelle mondiale, la colombienne qui a percé aux Etats-Unis grâce au soutien du clan Estefan (des cubains) s’offre les bons services d’un argentin et d’un espagnol (le pénible Alejandro Sanz). Tout ça pour enregistrer, j’en parlais, La Tortura, tube de l’été à mi-chemin entre la bachata (musique dominicaine) d’Aventura (groupe américain constitué entre New York et Boston) et le reggaeton (musique panaméenne et portoricaine) de N.O.R.E. (alias Noreaga).
Un peu comme si Jenifer, Patricia Kaas, ou pire, Ginette Reno, était chargée à elle toute seule d’incarner la chanson francophone dans le monde entier, et qu’on lui collait Alain Bashung dans les pattes pour lui écrire de vraies belles mélodies et des hits de r’n’b.
Un peu comme Gabrielle Solis, le personnage « ethnique » de Desperate Housewives, qui est tout à la fois l’american dream accompli et bousculé, la post-modernité banlieusarde et le poids des traditions. Autant te dire un peu trop pour une petite bonne femme rigolote. Et c’est là que l’argument prétendument féministe de ce spectacle télévisé est pris en défaut : enceinte alors qu’elle n’en a absolument pas envie, l’avortement n’est même pas une option pour elle, ni pour les scénaristes d’ABC. Mais bon, là, ce n’est pas ma vie que je raconte, c’est ta série préférée de l’année prochaine que je spoile allègrement. Désolé, il fallait que je l’écrive.
Took some time away that felt like vacation… Made some changes, though, to Playpause‘s back office and some links may be broken now. Sorry again for irregular posting and inconvenience.
While I was checking info about Shakira for the previous post, I read that her upcoming album features duets with Gustavo Cerati. I don’t know much about this Argentinian musician, former Soda Stereo bandleader, except that he seems to be quite influent in Latin America and that he remains unknown in the rest of the world despite his producing talents and writing skills. Unlike Alejandro Sanz, pain in the ass who pairs with Shakira on the single La Tortura.
In this case, I always wonder who takes advantage the most: the superstar who can boast of recording with a genuine rocker, or the rocker who gains worldwide exposure? Credibility on one side, popularity on the other… Will Cerati trade his melodic twist for a Top ten hit in 87455 countries?
In 1999, he showed his musical visions on Bocanada, full of pre-electroclash, trip-hop and symphonic arrangements under the influence of Jorge Luis Borges. Great soundtrack of what I recall to be one of the coolest afternoons of my life. From this album, I picked up for you the haunting Verbo Carne: El diablo frecuenta soledades, nice way to sing for love…
(image taken from Shakiramedia.com Gallery)
Gustavo Cerati – Verbo Carne
Tandis que Dalida n’en finit plus de mourir sur scène dans ma télévision éteinte, je reprends le fil de Playpause, quelque peu interrompu la semaine dernière par manque de temps… et voilà que l’inspiration m’abandonne… Après avoir su écrire sur commande à propos de David Charvet, Kamel Ouali, Ilona, Clémence et Jean-Baptiste Maunier, je me sens en fait tout démuni à essayer d’écrire un truc un peu plus sérieux sur de la musique que j’aime.
Il est pourtant tout trouvé, mon thème : de la fusion en musique, ou comment la démultiplication des influences, quand on fait appel aux bonnes références, tend à faire monter le niveau.
Un peu comme pour la constitution : l’union fait la force, surtout quand tu t’allies avec des pas trop nazes. Cercle vertueux, émulation, prospérité… Bref.
Bien avant que Britney Spears ne pimente sa musique d’envolées de violons bollywoodiens dans le bien nommé Toxic, surfant sur la vogue de ces bandes bien plus originales que les trop sages philharmonies qui illustrent en général les films américains, le guitariste de flamenco Pepe Habichuela s’est acoquiné avec la star de la world music Nitin Sawhney. De fil en aiguille (collaboration sur un titre, invitations sur scène…), Pepe Habichuela, réputé en Espagne pour son ouverture sur des horizons musicaux plus larges que la déjà foisonnante musique arabo-andalouse, a rencontré Chandru, le boss du Bollywood Strings. Les deux hommes ont enregistré l’album Yerbagüena dont est extraite la séguidille En el Grec en écoute ici… mais pas l’ombre d’une corde de violon sur ce morceau. Une voix, une guitare, des tablas : on dirait que ces instruments ont toujours fonctionné ensemble. Histoire de rappeler que le flamenco est né au XIXe siècle, du folklore andalou et inspiré par les gitans, ce peuple nomade dont les racines ancestrales remontent en Inde, justement.
Comme quoi, quand tu crois qu’une tradition est ancrée dans une terre depuis des siècles, en fait, ce sont des immigrés qui te l’ont apportée. Et toc.
Sorry for past week’s interruption, been busy. Postponed interviews drove me mad and I had to postpone my personal plans and appointments with Bree Van De Kamp.
Back with Pepe Habichuela, classic flamenco guitar player: this living legend has proved to be quite a trendsetter by recording a bollywood-inspired album in 2001. Then, musical fashion was all about latin music (Shakira became a worldwide superstar that year, selling 13 millions copies of Laundry Service) but Pepe Habichuela felt that the next trend was coming from the East. He had met Nitin Sawhney, who introduced him to Chandru, Bollywood Strings leader. From this encounter came Yerbagüena, a mix of flamenco and bollywood harmonies.
On En el Grec, the Bollywood Strings are absent: this track was recorded live in Barcelona with Pepe the guitarist, a singer and a tablas player. This association proves history: flamenco was invented in Andalusia, under gipsy influence. And Gipsies (or Roma people) originally come from India. This may explain why the whole thing sounds so complete and deep.
Following Habichuela’s experience, Nitin Sawhney’s new album, Philtre, features Ojos de Brujo. This band performs a very contemporary form of flamenco, mixed with hip hop and urban gimmicks. Lend it an ear.
And keep in mind that the guy on the other side of the border, even on the other side of the planet, has something to do with you. It’s up to you to make it good.
(image taken from Postergroup.com)
Pepe Habichuela – En el Grec
Pas eu de retour jusqu’à présent sur la sélection de RADIOLALA2, mais j’espère bien, cher lecteur, qui tu t’es laissé toucher par la chanson numéro 11. Un « lala » qui vient de bien profond dans la gorge, plein de rage et de désespoir, d’amour et d’âme brésilienne, de saudade pour être exact…
Elza Soares, c’est une grande dame de la chanson brasiliera, un personnage larger than life, un destin terrible : née dans une favela de Rio de Janeiro en 1937, mère à 12 ans, veuve à 18, mariée à Mané Garrincha (si comme moi tu connais peu l’histoire du football, sache que c’est une icône, ce monsieur) dont elle a eu un fils, Garrinchinha, joueur de foot mort itou… Une vie pas franchement long-fleuve-tranquille qu’elle a raconté dans son autobiographie Cantando para não enlouquecer (Chanter pour ne pas devenir folle) : la mulata (métisse) a vécu du Brésil en Italie, luttant pour la reconnaissance des noirs et soutenant les mouvements politico-culturels gauchistes des années 70.
Son genre, c’est la samba. Mais, vedette dès les années 60, elle s’est entourée des plus grands compositeurs et arrangeurs pour faire de sa discographie une mine d’or, où la samba flirte avec la bossa nova (Sambossa, 1963), avec le tropicalisme, la MPB, le rock brésilien des années 80 et les musiques électroniques dans les années 90/2000.
Toujours vivante, de plus en plus liftée-décolletée… Elza… Je veux vieillir aussi bien que ta voix.
Pay attention to song number 11 in RADIOLALA2 program: Pranto livre, the beautiful torch canção performed by Elza Soares.
The kids call her fea (ugly) and her fate is quite extraordinary: mother at 12, widow at 18, she also married Mané Garrincha, Brazil’s second best soccer player, with whom she had a child, Garrinchinha, who died in 1986… From her story, she wrote Cantando para não enlouquecer (Singing to keep from going insane): she has hardly ever stopped singing since the 60’s, going through different styles, from samba to electronic music.
Made Embaixatriz do Samba by the Brazilian Popular Music Council in 1972, with her glittery costumes, diva poses and heart-throbbing songs, she also became a gay icon in Brazil in the late 80’s. I’m gay, but I like men, she even declared once… She was even awarded Singer of the Millenium by the BBC in 2000.
Recorded in 1967, Antonico is taken from Elza, Miltinho e Samba, the first of a three albums series, on which she covered samba classics with another over-popular sambista, Miltinho. On this song, she fervently begs Saint Anthony to help a friend of hers, in a witty tone, full of hope and generosity.
Fea, but a nice girl, in the end.
Elza Soares – Antonico
01 The Flaming Lips – Can’t get you out of my head (kexp version)
02 Brazilian Girls – Corner store
03 Raymond Bizarre – Eric Cantona
04 Albert Pla – El lado mas bestia de la vida
05 Gretchen – Melo do piripiri
06 Fantastic Plastic Machine – Whistle song
07 Isabelle Aubret – Casa forte
08 Talib Kweli – I try (feat. Mary J. Blige)
09 Mariah Carey – Get your number (feat. Jermaine Dupri)
10 Princess Erika – You don’t love me (no no no)
11 Elza Soares – Pranto livre
12 Francoise Hardy – Chanson d’O
13 Patricia Barber – A man and a woman
14 Helena Noguerra – Can’t get you out of my head
(image taken from Tuk Tuk’s product design database)
Alors que je prépare tranquillou le prochain programme de RADIOLALA, cette petite perle m’est tombée dans l’oreille : Fever, tube parmi les tubes, repris par la ronronnante Patti Drew… L’occasion de t’envoyer réviser soul sides, puits de savoir et de bonne musique qui ne doit pas être une découverte pour la plupart de mes chers lecteurs. Attention : l’archive à propos de cette dame noire qui chante se trouve ici.
Et parce que c’est bien de dire du bien des autres, parmi les liens que je t’invite à visiter, il y a le joli billet de Kozlika, que j’aimerais bien avoir écrit moi-même, la réjouissante sélection house qui s’annonce sur l’impeccablissime The naugahyde life (je ne comprends décidément pas ce titre), la poésie graphique du Club Yaourt et le très étrange blog de Jacques Chirac (une taupe à l’Elysée ou manipulation douteuse ?)…
Get ready for upcoming RADIOLALA new selection.
In the meantime, listen to Patti Drew.
By the way, visit and read: soul sides (same site as above, but actual URL), the naugahyde life, Club Yaourt, Sucka Pants (beware the terribly realistic photos of a dead cat), and French blog star Heures creuses.
(image taken from Gnomz.com)
Patti Drew – Fever
LADYDISME [lɛdidism(ə)] n. m. (1997; de Lady Di, princesse adultère écrabouillée dans un accident de voiture avec son amant). Engouement populaire et médiatique autour de l’agonie, voire de la mort, événementielle d’un people, tendant à rendre cette personnalité plus vertueuse qu’elle ne l’a réellement été de son vivant.
Syn. : gracekellysme
Exemples : ladydisme papal, double ladydisme monégasque…
Citation : « Plus Johnny Hallyday vieillit, plus lourde est la menace d’un tsunami de ladydisme musical sur les oreilles des français. Pareil pour Michel Sardou. »
Inspired by the lethal car crash of a useless princess almost ten years ago, ladydism is the new trend, it even enhances your glamour potential through death!
Here is a couple of examples.
(image taken from Time.com)
Maurice Ravel / William Orbit – Pavane pour une infante défunte