Bonus Traque l’ironie qui nous reste

OhioHouse of the Rising Sun, un air qui se perd dans les limbes de l’histoire du folk américain. Rendu célèbre par Bob Dylan ou Nina Simone, c’est selon. Voire par Johnny Hallyday et ses Portes du Pénitencier. On échappe difficilement à la musique qu’écoutaient ses propres parents. Berk.
Il est ardu d’écrire sur la musique quand on veut la lier à l’actualité : comme on peut le voir ici.
Ne reste-t-il qu’à pousser un long cri de quatre ans, ou bien retenir sa respiration ?
Il paraît que les « vraies » paroles du refrain d’American Life (by Madonna) doivent s’entendre : American Lie, I live the American dream… Li(f)e, ça change tout, donne un autre sens à cette (mauvaise) chanson, rend la profondeur du problème d’être une popstar américaine depuis hier. Parce que, au final, et ce blog le prouvera sans même en avoir l’intention, la réussite américaine est d’avoir su exporter ses productions musicales. Même les anglais n’arrivent pas à nous vendre leur rap, qui n’est sûrement pas plus mauvais que celui qui vient d’Outre-Atlantique.
Alors, non, je ne mettrai pas tous les états-uniens dans le même sac : 48% d’électeurs ont voté contre Bush, c’est avec eux qu’il faut faire la paix.
Quant aux autres, mépris, colère, et voeux de mauvaise musique.
Reste cet air très américain et le triturage de ce riff imparablement triste. Les Young Drills sont russes. Un peu d’ironie ne fera pas de mal.

Clique sur le drapeau pour connaître l’histoire militaire de l’Ohio dans les années 1860. Drôle de pays, pour sûr.

I feel sad in English today. Tony Blair was very happy to hear the news yesterday. I wasn’t, I couldn’t. Now, we have to make peace with 48% of the American people who wanted to get rid of the most dangerous president that the USA ever had.
On the other hand, we still have the music. The odd thing is that the main part of my discothèque is from America. I can’t deny it, I can’t desown it either.
So today’s pick is a Russian view on an American standard folk tune. House of the Rising Sun was covered by Bob Dylan, Nina Simone and our French rockstar, the ridiculous Johnny Hallyday.
(By the way, he was born in Belgium.)
At least, we still have irony. Let’s save some for the next four years…

Click on the flag to see what happened in Ohio during the 1860’s. History repeating.

Young Drills – Rising Sons

Propaganda Blues

CovermardigrasbbLe roulement de tambour roule encore, comme une locomotive qui s’emballe dans la nuit électorale américaine. Un grand frisson parcourt le globe depuis 24 heures… Soulagement dans 4 ans?
Révision : Je suis dans un état proche de l’Ohio. Merci, Serge.
La guerre au terrorisme, à la terreur, transpire jusque dans les nouvelles recherches graphiques. La mode est un éternel recommencement, dit-on parfois, un grand recyclage. Donc, après la vogue des imprimés « camouflage », la thématique esthétique de cette fin 2004 est résolument années 30-40. Au menu, un « pathé » de propagande soviétique, d’actualités filmées. « Le ministère de l’information vous parle »… Dans le genre best of, ce très beau petit bijou filmé illustre parfaitement le revival, parallèle avec le nazisme inclus (voir photogrammes ci-dessous)…
Même la musique joyeuse tremble dans ses platform boots. Par exemple, la fanfare teutonne Mardi Gras.bb qui a bâti son répertoire sur des reprises funky et un style urbain. Roots clash, ces allemands ont du sang noir. Cliquez ici pour des petites vidéos en live, trop sympa !
Pour 29moonglow, oubliés les Kung Fu Fighting, les remixes hip hop, l’invitation au roi fusion Eumir Deodato… Le nouvel album proclame en sur-titre Reason in revolt now thunders. Bigre… La protestation, l’inquiétude, tous les arguments sont bons pour que désormais les musiciens les plus chauds ne transforment leur répertoire en crachoir de blues. Le brass band d’Hazelwood Vinyl Plastics ne fait pas exception à la règle, comme on peut l’entendre dans le choix du jour. Valley of Tears, le titre parle de lui-même. On se croirait galérien dans la cale du Titanic, à faire tourner les dynamos pour que les grands de ce monde aient la clim’ sur le pont supérieur. Sauf qu’on ne sait pas si on va couler tout de suite ou bien continuer à pédaler comme ça pendant longtemps…
Autre exemple : U2 et son nouvel album How to Dismantle an Atomic Bomb… Comme quoi, les majors savent aussi traduire l’air du temps, quand elles ont les artistes qui vont bien.

Post-modernism is not neo-something enough. Imperialism is the new thing and plain modernism is the solution : there are always new territories to conquer. If no territories, minds at least.
Economically, we already knew that. Graphically, since the camouflage trend in fashion, it was bound to happen. Artistically, it is justified by the issue of 2004 : war on terror. Here, you will find a spectacular short movie, beautiful demonstration against George W Bush and his fellows (screencaps below).
Shall we have to wait 4 more years before relief?
On music also, terrorism has its collateral damages. Even the juiciest bands turn into echo chambers for the contemporary blue mood. Reason in revolt now thunders, they say. Taken from Mardi Gras.bb‘s new album, 29moonglow, Valley of Tears depincts this dark atmosphere, as if we were all in the Titanic, not knowing where we’re heading, nor when is the crash going to happen.
Post-modern lifestyle is building my own private ghetto.
Meanwhile, U2 will have taught us How to Dismantle an Atomic Bomb. Lucky guys.

Mardi Gras.bb – Valley of Tears

Bonus Traque goes to HAZELWOOD

HazelbulliLabel allemand, très bien, oui, très bien. Super logo. Pas aussi branché que Compost. Trucs un peu décalés, du rock que j’écoute pas, pop tranquille un peu dépressive, et des perles : Superpreachers (I Feel Happy, yeah yeah yeah…), The Broken Beats (l’image en bas, c’est un bout de leur promo shoot !), Christian Brückner, sorte de Philippe Léotard (le chanteur mort, pas son frère ministre) qui récite en allemand, natürlich, des poètes, sur des nappes de musique progressive. Kerouac, Bukoswki, la totale. C’est aussi la voix officielle de Robert de Niro dans les films en VF allemande.
Autre bizarrerie : la BO du film, en écoute « bonus », Was nützt die Liebe in Gedanken. Au vu de la bande annonce, on dirait Le Cercle des poètes disparus Vs. Virgin Suicides au pays de Heidi. Weimar, 1927, une vieille scie ragtime qu’on écoute sur le Grammophon, et un petit traitement sonore, remasterisé, un peu de programmation… Lady Lei, 1’46 de bonheur. Un autre morceau est en écoute sur le site du label.
C’est le nouveau film du réal de Good Bye Lenin!. Ça sort le 1er décembre en France sous le titre Parfum d’Absinthe
Et demain, on revient avec la vedette d’Hazelwood Vinyl Plastics, Mardi Gras.bb !

Ev’rybody comes to… Hazelwood… Great logo, good catalog. They’ ve got : Superpreachers (I Feel Happy, yeah yeah yeah…), The Broken Beats (promo shoot focus on bottom!), Christian Brückner, who recites poetry on progressive instrumentals. He did Kerouac, now he’s doing Bukowski… Apparently also known for being Robert De Niro’s german-speaking dubbing voice!
The track on playpause is taken from another bizarrerie : Was nützt die Liebe in Gedanken soundtrack, from the guy who did Good Bye Lenin!. Nice ragtime groove revamped by slight programmation and digital design : Lady Lei sounds good.
Not sure about the movie, looks like « Dead Poets Society Vs. Virgin Suicides goes to Weimar ».
Stay tuned, « tomorrow » means « back with Hazelwood Vinyl Plastics Allstarz : Mardi Gras.bb »!

Thomas Feiner (Was nützt die Liebe in Gedanken OST/BOF) – Lady Lei


Hum Hum

CalmosAujourd’hui, c’est férié, il fait moche, alors en voilà une petite deuxième…
Calmos, un film de Bertrand Blier. Un pécheur, lui aussi.
Au générique de son générique : Slam Stewart, la basse chantante (un bien beau métier…), Maurice Vander au piano, José Souc à la guitare, Daniel Humair à la batterie. Sur ce morceau, très « jour de pluie, soir d’automne », on bascule, au milieu, dans une deuxième ambiance, avec une deuxième voix : Graziella Madrigal. Et une averse de petites culottes, ou un truc comme ça, dans l’imaginaire de Blier.

November, 1st, is a holiday, it’s raining and freezing… So here is a new post.
A bit of swing, a touch of jazz… Slam Stewart is the « singing bass » : what a craft !
Taken from the Calmos soundtrack, also featuring Maurice Vander (piano), José Souc (guitar), Daniel Humair (drums). And the delicious Graziella Madrigal, on the second part of the track. Sounds like staying in bed all day.
Not as funky as the crazy scatman Harold Alexander, but the song definitely becomes the « november » mood.

Georges Delerue & Slam Stewart (Calmos BOF / OST) – Calmos Tranquillos

Oscar Brown Jr., jazz sinner

Eve_and_the_serpent
Jazz encore…
Voix de velours, humour caustique. Du Cap, en Afrique du Sud, à NYC, Oscar Brown Jr. reste une référence, avec son répertoire nickel : Work song, bombe rhtythm’n’blues, Brother Where Are You?, et The Snake. Cette chanson fait l’objet d’une petite discussion en ligne ici.
1870 : Rimbaud taggue « Merde à Dieu ».
1882 : Nietzche écrit « Dieu est mort ».
1960 : sortie de Sin & Soul d’Oscar Brown Jr.
Oscar Brown Jr. se fait l’avocat du Diable, le vrai, dans cette relecture de la Bible… Sur le chemin du boulot, une femme trouve un serpent transi de froid… Elle le recueille et le réchauffe. La nature profonde de l’animal est plus forte que tout, et la femme finit mordue, condamnée par le serpent narquois et dominateur. Misogynie ? Ironie ? Blasphème ? Les intonations du chanteur changent d’un personnage à l’autre, c’est un vrai conte… sans fée. On gagné Eve en échange, pas mal.
Il est de Chicago, ce jazzman pas très catholique. La ville d’Al Capone. Et aussi, là où les hivers sont rudes…

Ladies and gentlemen, another vocal performance! Oscar Brown Jr. the great jazzman, composer, entertainer, may come to place near you… He was in Capetown, South Africa, in NYC USA also !
Work song, rhtythm’n’blues bomb, Brother Where Are You?, et The Snake. Silk, silk silk… with energy !
In this last song, he tells the forverer tale of the saint and the sinner. The sinner wins. Eve gets bitten.
Sarcastic, Oscar Brown Jr. is also an infidel actor of the song : he takes different voices for the characters. It’s the digest of a swinging musical. Here, you will read a little conversation about this jewel!

Oscar Brown Jr. -The Snake

 

(picture taken from www.chrissmithphoto.com)

Etre dans la bouche qui chante pour mieux entendre

Mouth_1

Bizarre, bizarre. Moins que le dernier album de Björk, plus touchant, plus dérangeant.
L’audio du jour est extrait de Maria Maria, ballet mis en musique par le grand Milton Nascimento. Ce n’est pas sa voix que l’on entend au début, mais c’est bien lui qui chantonne à la fin du morceau.
Une femme gémit sous les coups.
Plus intéressant à tous points de vue que l’inaudible Gladiateur, Maria Maria est une parabole musicale frémissante, impressionniste, acoustique, bouleversante, mélodique. Qui évoque la condition humaine, la condition féminine, l’exploitation des hommes par d’autres hommes, l’esclavage, la soumission, la religion.
L’alter-mondialisme avant l’heure, le post-tropicalisme dans sa plus belle expression. Rien de kitsch dans tout ça.
L’enregistrement de ce spectacle créé en 1976 est resté muet pendant 27 ans, pour des questions de contrats et de rivalités entre maisons de disques.
Drôle de coïncidence.

I want to sit inside the singer’s mouth to hear it better. Incredible voice. Don’t be misunderstood, it is not supposed to sound ambiguous : this woman is being beaten up. She is a victim.
This song is taken from the first issue in 27 years of Maria Maria. A musical ballet written and performed by Milton Nascimento. A black carioca raised by a white family. His music has always involved south-american roots, african influences, religious references, highly artistic purposes. In Maria Maria, he and Fernando Brant, the lyricist, illustrate the human condition, the female condition, slavery, religion, poverty… Based on the same themes, on the other way round, I’m quite sure that Gladiateur, the heavily promoted, typical and awful French musical, will never reach Brazil…
Pay attention to Milton Nascimento’s humming voice in the background.

Milton Nascimento / Maria Maria 1976 cast – Lília

front image taken from www.pinholephotography.org

Shiina Ringo croons

Shiinaringookonomide

Ringo = pomme, en japonais.
Okonomi De me trotte dans la tête depuis que je l’ai entendue. Plus exactement, la version « jazz » (et vlan…) d’une des premières chansons de Shiina Ringo. L’original est un petit air pop, un peu grin-grin. La voix tremblante sur ce live, extrait d’un concert filmé en 2003, donne toute sa profondeur au morceau. Pas très facile à interpréter, pour sûr. La demoiselle est plutôt habituée à donner de la voix pour ses slows FM et ses daubes rock. Sa carrière au Japon repose sur quelques tubes, dont Gibbs, qui ne vaut vraiment pas tripette. La Jpop doit tout de même quelques perles à a plume de Shiina Ringo : Identity, STEM, La salle de bains… Son dernier single en date, Ringo No Atu, est le dernier tout court. Considérée comme un peu ringarde à 25 ans, elle interrompt sa carrière solo pour fonder un groupe : Tokyo Jihen.
D’un blog à l’autre, j’ai retrouvé la trace de cette chanson ici. Voilà à quoi mène l’abus de substances illicites : une page de toutes les couleurs.
Ce n’est pas à mon blog que ça arriverait.

Ringo = apple, in japanese.
Listen carefully to this song (lyrics here). It’s not exactly Shiina Ringo‘s voice that raises interest, rather her lack of assurance when she performs, and the vibrato makes it all. The big band arrangement is also quite perfect. Hum.. Is this what you call « jazz » ?
As far as I know from her, she is a complex artist, who has been through very different artistic phases (bad pop, useless pop, interesting pop…) and she’s only 25. Like the concert / DVD from which the track is taken, her latest productions are far more catchy than her first works, full of FM references that didn’t bring much personality to the hits she had. Her influences are, among others, Claude Debussy, the Beatles, Marilyn Monroe and Radiohead… Today, Shiina Ringo doesn’t seem to have the success she had a few years ago, and has formed a band with fellow musicians, Tokyo Jihen.

Shiina Ringo – Okonomi De (Live from Baishou Ecstasy DVD)

Catherine Ringer blows Georges Brassens

Les ambitions de cet audioblog sont encore floues… Ne m’en tenez pas rigueur, j’en suis à quelques posts à peine. J’ai lancé, sans trop y réfléchir, une revue de « voix », et me voilà lancé dans ma discothèque à sélectionner des morceaux pour satisfaire ma propre exigence.
L’autre contrainte du blog est qu’il soit bilingue (ou à peu près).
Donc, je me trouve bien embêté, ce soir, à devoir expliquer qui est Catherine Ringer. Et comme le morceau que j’ai choisi pour mettre en valeur sa voix est une reprise de Georges Brassens, vas-y pour la double bio en english…
Lecteurs français et francophones, je pars donc du principe que vous connaissez la grande Catherine et le grand Georges.
S’il vous manque des éléments, lisez ce que suit dans la langue de Britney. Et pour Brassens, tout ce qu’il faut savoir se trouve dans un magazine dont je viens de boucler le contenu, qui sera un de ces quatre dans les kiosques. Je vous tiendrai informés.
Quoi qu’il en soit, la Ringer assure une fois de plus comme une bête : sa voix toujours sur le fil de la note, mais jamais avare de générosité, transforme la ritournelle de Brassens en une bombe de fanfare. Elle en fait toujours des caisses, mais c’est pour ça qu’on l’aime, non ?
Sur Brassens, en revanche, je reste réservé. Si l’on ne peut nier le choc qu’il a représenté pour la chanson française à une époque où Trenet et Montand squattaient les « charts », et sa formidable réussite lorsque Sylvie Vartan et France Gall se battaient à coups de mèches blondes pour triompher à la radio, on ne peut oublier non plus que c’est à cause de lui que Sheila a percé. Je vous explique : tous deux étaient signés par Philips / Polydor à l’époque des yéyés, le producteur de Georges est allé voir un jour le programmateur d’Europe Numéro Un (ZE radio des années 60) en lui disant : « Coco, si tu veux des exclus de Brassens, faut que tu me passes la petite à couettes plus souvent ». Le pire, c’est que ça a marché, pour l’un comme pour l’autre.
Si ça vous rassure, Sheila ne fera pas partie de la collection « VOICES ».

After an unsung track for the first selection of my « VOICES » review, here is a French voice.
Catherine Ringer started her artistic carrier dancing and acting. In the late 70’s, she did a few erotic movies, nobody saw them, nobody noticed her, but after she came out as a singer, she was obviously blamed for that…
Catherine Ringer and her partner, Fred Chichin, founded Les Rita Mitsouko around 1980 and they became really big in 1985 with Marcia Baila (later covered by Ricky Martin, poor Marcia). Les Rita, as we called them in France, were a huge sensation in the 80’s, a little less followed during the 90’s. Trendy looks, amazing videos, acclaimed shows… Their personalities have remained very popular for more than twenty years, sometimes shocking, often committed, always irreprocheable artistically and musically. This band wrote « Love stories end badly, in general » (Les histoires d’A.). They can’t be wrong. Other big hits were C’est comme ça, Andy, Singin in the Shower… My favorite is Un soir, un chien.
Catherine never went solo, but has collaborated with many others artists. One of her latest performances off Les Rita Mitsouko was the musical Concha Bonita in which she played a transexual hiding from his past and daughter, in the most incredible wigs and dresses. The christmas-tree-with-flashing-bulbs gown she wore for the finale still makes me laugh, when I think of it.
Le Vent is a cover Catherine Ringer did for a movie soundtrack. The song was written and first performed by another French legend, Georges Brassens, in the 50’s. Big moustaches, sad face, I’m not sure he’s ever had an audience outside of France. He died in 1981, just before Les Rita Mitsouko became famous. Huge lyricist, less interesting as a composer.
In Le Vent (The Wind), he warns a young lady : the wind is tricky, it has no feelings for passers-by, and her hat might blow off, or her (under)skirt.
Catherine knows that…

Catherine Ringer – Le Vent

Cesaria in silence

Cesaria

Je ne sais pas s’il faut présenter Cesaria Evora. Tête de gondole du label français Lusafrica, le public la connaît bien… Elle inaugure ma sélection de voix.
Toutefois, à l’occasion de la rumeur rigolote de la semaine, je me suis rendu compte que, finalement, hors de nos frontières, la renommée de la capverdienne aux pieds nus est limitée. Cesaria Evora possède sans doute un public international, composé de la diaspora capverdienne et de mélomanes plutôt CSP++, dont… Madonna.
La rumeur de la semaine concerne donc la rencontre de ces deux artistes que tout sépare. Madonna, en grande fan à qui l’on ne peut pas refuser grand chose, souhaiterait enregistrer un duo avec la diva du Cap Vert. Soit. Reste à écrire une chanson qui conviendrait à l’une et à l’autre, il faudra bien du courage aux auteurs-compositeurs qui seraient sur le coup !
Les sites de fans de Madonna se repaissent de cette annonce, seul scoop croustillant qui filtre sur les projets discographiques à venir de la Ciccone en repos post-tournée. Et annoncent que Madonna va chanter avec une vedette de « jazz »… Les références musicales véhiculées par les majors étant ce qu’elles sont, j’en conclus que Cesaria, à l’international, est promue comme la Diana Krall des vieilles. On l’a déjà forcée (?) à chanter avec Bernard Lavilliers, Charles Aznavour et Compay Segundo. Ce n’est pas une raison pour pousser Mémé hors de son île.
C’est sans compter sur l’impeccable discographie de la dame, qui a autrement collaboré avec Ryuichi Sakamoto et Caetano Veloso sur le beau Red Hot + Rio. Et sa collection de remixes assez imparables, Club Sodade.
Alors, comble du comble, pour inaugurer la collection « Voices », voici un dub de Carnaval de Saõ Vicente, produit par Joe Claussel, qui vaut presque mieux que le célèbre (d’où peut-être la confusion) Jazzy Carnaval Mix. Instrumental et planant.
On n’entendra pas aujourd’hui la voix de Cesaria : attendons qu’elle se transforme en chanteuse de jazz…

Maybe it’s because one of the tracks that gave her the widest audience, Carnaval de Saõ Vicente, was given a Jazzy Carnaval Mix treatment. Maybe it’s because BMG & RCA lazily promote Cesaria Evora, outside Cabo Verde and France.
Anyway, since the first rumors came out this week on Madonna fansites, Cesaria Evora appears as a « jazz singer » ! So the news are : Madonna loves Cesaria. Madonna wants to sing with Cesaria. It is not known yet if Madonna will quit kabbalah for whisky and haute couture for barefoot concerts…
The improbable « jazz » diva has previously recorded several duets, the most notable being E preciso perdoar with Caetano Veloso, produced by Ryuichi Sakamoto, on Red Hot + Rio. Lend another ear to her classy remix collection, Club Sodade.
Then, as the first pick on my « Voices » collection, here is the dub version of Carnaval de Saõ Vicente : instruments only !
We’ll wait for the Madonna Vs. Cesaria duet before we hear her again : she’ll sure offer a jazz performance for the occasion.

Cesaria Evora – Carnaval de Saõ Vicente (acroostic ambient dub)